À Boussu, la Grand-Place ne passe pas inaperçue. On s'y gare facilement pour rejoindre les  commerces des rues Neuve et François Dorzée mais, vous qui la connaissez, avez-vous au moins pris le temps un jour de contempler les édifices qui l'entourent ? Vous qui ne la connaissez pas, venez donc voir de quoi Boussu est capable !
 
Boussu, c'est un château, une église bordée d'une chapelle au patrimoine incroyable mais c'est aussi une Grand-Place. Au centre de cette vaste place, un kiosque à musique semble attendre ses musiciens. Il fut un temps où les harmonies venaient nombreuses distraire les familles de la commune. Érigé en 1863 puis reconstruit en 1912, il peut contenir jusqu'à 110 interprètes ! Aujourd'hui encore, il accueille chaque année des concerts notamment lors de la traditionnelle fête de la musique en juin. Au pied de l'édifice, vous embrassez une vue à 360° sur la place et ses édifices majestueux. Ouvrez grand les yeux.

Un hôtel de ville renaissance italienne

Face à vous, la maison communale en briques et en pierre bleue fut réalisée en 1875 sur les plans du grand architecte montois, Joseph Hubert, auteur également de la Machine à Eau à Mons. Sur deux étages, l'imposant édifice affiche fièrement ses colonnes, pilastres, baies et autres éléments décoratifs. Inspirée de la Renaissance italienne, son allure en dit long sur l'importance de la commune à la fin du XIXe siècle. Boussu connut un essor incroyable grâce à son bourgmestre de l'époque : François Dorzée, grand industriel de la région. En 1886, comprenant l'essor des chemins de fer, l'homme orienta l'activité de ses ateliers vers la construction de locomotives à vapeur. Son usine qui employait plus de 600 personnes a fait connaître Boussu dans le monde entier, ses locomotives étaient exportées dans toute l'Europe, en Chine, en Amérique du Sud, ou encore au Congo... En 1897, Boussu était la commune la mieux équipée de la région.

 

Un ancien pensionnat néogothique

Voisin de la maison communale, à l'angle des rues Rogier et Dorzée, l'Ancien Pensionnat fut construit à la même époque vers 1875. Dans un tout autre style, cet ensemble néogothique abritait un orphelinat géré par les soeurs consolatrices du Coeur de Jésus. Agrandi puis restauré dans les années 1950 et 1990, il est aujourd'hui réhabilité en logements et bureaux mais n'a en rien perdu de son éclat.
 

La Justice de Paix néoclassique

A deux pas du Pensionnat, vous pouvez lire sur le fronton d'un édifice néoclassique tout de blanc vêtu : la Justice de Paix. Construit en 1825, le bâtiment a abrité la première maison communale de Boussu. Le rez-de-chaussée présente une galerie rythmée d'élégantes arcades. Celle du centre ouvre sur un passage menant à l'église toute proche et la chapelle des seigneurs, joyau de la commune.
 

Hôtel Guérin, du classicisme

Tournez maintenant votre regard sur la droite. En bordure de la place, vous découvrirez un ancien hôtel particulier du tout début du XIXe siècle. Protégé par une grille, il laisse entrevoir sa silhouette flatteuse. D'un classicisme impressionnant, l'édifice cache une histoire pour le moins insolite. Cette demeure a appartenu à un proche de Louis XVI venu se réfugier à Boussu lors de la Révolution française. Converti aux thèses républicaines, Antoine Guérin fait fortune dans la commune et se fait construire cet hôtel particulier... avec les vestiges de l'abbaye de Saint-Ghislain toute proche. Le pavillon encore visible dans le jardin, est en réalité celui qui ornait le jardin des moines de Saint-Ghislain. Il a tout simplement été démonté puis remonté à Boussu, ni vu ni connu !