Voici une visite qui ne vous laissera pas de marbre ! Et histoire de rester dans l’originalité, parcourez librement ce célèbre charbonnage du XIXe siècle accompagné d’un audioguide. Pour 2 euros seulement, c’est l’occasion parfaite de vous offrir une balade inédite !

Un guide pour le moins visionnaire

Le problème avec les audioguides, c’est qu’ils sont souvent plus encombrants qu’autre chose. Ici, vous ne serez pas déçus ! Matériel léger, facile d’utilisation, son de qualité et surtout, un récit captivant qui vous expédie dès ses premières notes deux siècles en arrière, dans ce qui était alors le quotidien de l’endroit. Mais qui est donc cet homme à la voix assurée qui nous renseigne dans le casque ? Il n’est autre qu’Henri De Gorge, le créateur des lieux. Quoi de mieux qu’une visite par le propriétaire ? Il vous expliquera son projet, comment il a imaginé sa « cité idéale », etc. À côté de ça, vous serez les interlocuteurs privilégiés d’histoires croustillantes et du développement non sans rebondissements du Grand-Hornu.
 

Au centre de la cour, vous vous retrouverez d’ailleurs nez à nez avec la statue d’un homme… Vous l’aurez deviné, il n’est autre qu’Henry De Gorge lui-même, affichant une mine fière face à son exploitation. Il repose maintenant avec sa famille dans la crypte familiale du Grand-Hornu.

Une cité ouvrière où primait le bien-être

Monsieur De Gorge, soucieux de fournir aux mineurs et à leur famille un cadre de vie agréable, a commencé par faire bâtir quelque 450 maisons autour du site. Celles-ci comportaient six pièces, étaient approvisionnées en eau chaude, jouissaient d’un jardin et étaient payées à la semaine l’équivalent d’une journée de salaire ! Une bonne affaire pour leurs habitants ! Si bien qu’une femme de mineur ne manquera pas de vous glisser à l’oreille que jamais elle n’aurait imaginé vivre dans un tel palace ! Viendront ensuite s’ajouter une école, une bibliothèque, un dispensaire, des commerces, loisirs et lieux de culture et de détente. Un vrai coin de paradis !
 
Chaque bâtiment avait sa propre fonction : le « bâtiment des ingénieurs » constituait le centre administratif de l’exploitation, la cour carrée abritait des écuries et magasins aux foins, la cour principale était le lieu de passage par excellence au cœur de l’atelier mais aussi celui des machines (De Gorge était l’un des premiers en Belgique à construire des locomotives). Par ailleurs, cet homme fascinant inventait aussi de nouvelles techniques d’extraction.

Le charbonnage a fermé ses portes en 1954. D’abord tombé dans l’oubli, le site devient la nouvelle propriété de la Province du Hainaut en 1989.

Une transformation elle aussi futuriste

Avec une telle figure emblématique, il aurait été dommage de faire du site un simple musée minier. Il n’en est rien, ouf ! L’endroit, fidèle à son fondateur, s’est lui aussi tourné vers l’avenir. Vous trouverez ainsi de nouveaux bâtiments, dont le Musée des Arts Contemporains de la Fédération Wallonie-Bruxelles (MAC’s) et le Centre d’Innovation et de Design (CID). Tous deux sont l’œuvre de l’architecte belge Pierre Hebbelinck et ciblent la création contemporaine. Vous pourrez donc, en plus de la visite du site, contempler l’une ou l’autre expo internationale de qualité. Une reconversion réussie pour cet ancien charbonnage ! À noter qu’en 2012, l’UNESCO a classé le Grand-Hornu au patrimoine mondial de l’humanité. Un honneur bien mérité !
 

Un musée éclectique tendance

Ici, impossible de se lasser ! Vous découvrirez la collection des œuvres que renferme le MAC’s au fil des expositions qui rythment l’année. Vous pourrez donc vous y rendre plusieurs fois, vous y admirerez systématiquement de nouvelles tendances. Seuls subsistent trois thèmes principaux autour desquels s’axe le musée : la mémoire, le lieu et la poésie.
 

Vous ne pourrez être que séduits face à tant de pluralités, qu’il s’agisse des différents genres, disciplines ou nationalités des artistes. Que vous soyez un fervent partisan de l’art traditionnel (peinture, sculpture, etc.) ou un admirateur de l’art moderne (photo, vidéos, multimédia, etc.), vous en prendrez plein la vue à chaque fois ! Une manière intelligente de faire tomber les barrières pour s’ouvrir à l’Autre.

Un musée interrogateur

Au CID aussi, vous contemplerez des œuvres différentes mois après mois. L’endroit idéal pour partir à la rencontre de designers du monde entier, qui sont invités à y exposer ponctuellement leurs créations, points de départ d’un questionnement autour de notre relation à l’objet. Car le but premier du CID est de nous questionner. Marie Pok, la directrice, explique à ce propos que le design est une discipline qui nous concerne tous. Eh bien oui, qu’il s’agisse d’une chaise, d’une lampe, d’une voiture ou d’un crayon, ces objets nous côtoient au quotidien. Mais à quoi peuvent-ils vraiment servir ? Pourquoi ce choix de matériau ? Pourquoi l’artiste le représente-t-il sous cette forme … ? Autant d’interrogations qui surgissent dans notre esprit au regard de ces œuvres plutôt futuristes. À travers ces expos innovantes, le CID cherche aussi à nous bousculer, à nous amener vers l’inconnu et à dépasser nos certitudes.

Infos pratiques

  • Site ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h
  • Audioguides pour la découverte du site disponibles en FR, NL, ALL, ANG, IT et ESP au tarif de 2 euros
  • Visite guidée aussi disponible sur réservation
  • Entrée gratuite du site le premier dimanche du mois pour tout public et le premier mercredi du mois pour les écoles

Contacts

Site du Grand-Hornu
Rue Sainte-Louise, 82
7301 Boussu, Belgique
Réservations : reservations@grand-hornu.be ou +32 (0)65/61.38.81

Accessible aux Mons Card !